lundi 20 mai 2013

Ultradraille 2013 (Basile) - 120km /D+ 6000

  
... Je sais, je sais, toujours pas de compte rendu de cette Diagonale des fous 2012, mais ça viendra peut être ... En attendant, rapide retour sur l'ultradraille 2013 ... Et oui cette fois-ci je n'ai pas abandonné !!!

Après deux abandons successifs en 2011 et 2012, c'est avec beaucoup d'excitation et un peu d'appréhension que j'abordais cette troisième édition, avec un sentiment mitigé. Un entrainement repris tardivement fin mars après une grosse coupure à mon retour de la Réunion et du Népal mi novembre, mais de bonnes sensations et quelques entrainements appréciés le samedi matin avec Laurent Vincente dans le cadre des Citytrail Salomon. M'étant juré de ne pas partir trop vite, je me retrouve malgré tout en deuxième position à St Guilhem le désert, à 7 minutes de l'inatteignable Oscar Perez Lopez. Les sensations sont là, je suis en phase avec mon plan de course, je continue donc mon chemin avec la première "grosse" ascension du parcours. La machine répond étonnamment bien et c'est sans quasiment m'arrêter de courir que j'atteins le Mont St Baudille, sous des seaux d'eau et d'impressionnantes bourrasques de vent. Pas question de se perdre cette fois-ci, comme les années précédentes, je me concentre sur le balisage pour ne pas louper la grosse portion de crête.



Le terrain de l’ultradraille est un terrain à la fois roulant et technique car constitué de sentiers au relief chaotique souvent entouré de broussailles cachant les pieds  et la moindre inattention peut conduire à la chute. C’est seulement après le 50 ème km, que je commencerai à sentir la machine se gripper un peu, me faisant rattraper dans la montée à la Peyre Martine par mon très sympathique poursuivant direct, Nicolas Mejri que je n’apercevrai que furtivement à St Jean de Buège au km 58, CP ou je profiterai pour enfiler des affaires propres et sèches. Malgré des petits moins bien, le reste de la course se passera sans problème particuliers jusqu’à une dizaine de km avant l’arrivée. Toujours, j’arriverai à relancer et avaler les km, sans perdre trop de temps au ravitaillement. De temps en temps, je marche un peu notamment sur quelques montées, mais point le plus important, je ne perds pas tout mon temps à agoniser sur les nombreuses portions plates que l’on trouve après Brissac et la grosse ascension du Roc Blanc. Bref, encore une fois, la machine fonctionne, je m’efforce de l’alimenter correctement et malgré quelques tensions musculaires et de légères douleurs au genoux (le mélange eau/vent/terrain chaotique n’ayant pas aidé), la course suit son cours.

Cet ultradraille aura été avant tout une course courue en solitaire et c’est seulement à une dizaine de km avant l’arrivée, dans l’avant dernière montée vers Cazevieille que je me ferai rattraper, après avoir vomi mon gel bio et cessé de boire et manger … Du moins, c’est ce que je croyais. En effet, alors que je venais de m’arrêter 4 minutes pour reprendre un peu mes esprit après ma déconvenue, je vois arriver un concurrent que je prends pour mon concurrent direct, lui que je croyais savoir à une 15zaine (et non 5) de minutes de moi. Le bougre me dis-je, il est en forme !! Il me dit que son poursuivant n’est pas loin et en grande forme aussi depuis quelques km. Je reprends donc ma course, m’efforçant de ne pas trop penser au moment où inévitablement ce poursuivant finirait par me reléguer à son tour à la 5ème place. C’est au début de la dernière montée au Pic St Loup que je vois arriver le dossard 89 sur moi. Résigné, et compte tenu de mon incapacité à ingurgiter quoi que ce soit, je le laisse passer, m’efforçant de ne pas trop mollir dans  cette dernière ascension, sachant pertinemment que j’arriverai à contenir tout assaillant dans la dernière descente. J’arriverai finalement 3 minutes après Louis Charles, dans une certaine confusion, tout le monde sur l’aire d’arrivée, s’attendant à me voir arriver en lieu et place de Louis Charles Michel, ne sachant pas que celui-ci m’avait rattrapé dans la dernière montée !! Mais c’est pas Basile ! où est Basile ?? ! Pour ma part, j’étais persuadé d’avoir redépassé Louis Charles Michel dans la descente et regagné ainsi ma quatrième place …

Las, j’étais bien à la quatrième place mais Louis Charles à la troisième. Je ne sais pas qui était celui que je pensais m’avoir dépassé avant Louis Michel, probablement quelqu’un sur une autre course, si cela est possible … mais bref, voilà pour cette anecdote bien marrante mais que d’émotion sur cette dernière portion !!

Je termine donc mes 120km / 6000 D+ en 16h10 avec environ une heure d’avance sur mon planning initial, en quatrième position et donc 1er Sénior au classement par catégorie. Je suis évidemment comblé par cette nouvelle expérience et rassuré sur l’efficacité de ma reprise d’entrainement, malgré le manque encore de volume d’entrainement. J’ai toujours adoré cette course, malgré mes échecs répétés c’était un plaisir immense de pouvoir enfin mettre fin à la malédiction du Pic Saint Loup. L’arrière pays montpellierain est un exigeant et magnifique terrain de jeu et l’organisation au top (seule recommandation logistique, sur la base de vie de St Jean de Buèges, classer les sacs coureurs par numéro de dossard pour accélérer la récupération du précieux sac de rechange par le coureur)

Voilà pour l’histoire de mon Ultradraille 2013. Merci à tous pour votre soutient et félicitations à tous les finishers de ce bien bel ultra.


Copyright A360 Degré


mercredi 1 mai 2013

Retour sur le début de la saison



3 Février 2013
Trail de la Galinette [40km D+2600m] : 3h46 6° - 2° SH

Crédit Photo: www.photossports.com

Un trail classique de la Région que je n’avais jamais fait même si je connais 80% des sentiers. Un départ folklorique  avec quelques minutes d’avance qui surprends pas mal de monde !  Je ne me pause pas trop de question, je suis là pour me faire plaisir et j’en prends. 
Je prends la 6ième place derrière les intouchables Lanne, Cointre, Allongue, Gault et Saucy.
J’ai la chance de faire un podium avec Manu Gault (Team Asics) vainqueur entre autre de la CCC 2011, rien que ça ! 


24 Mars 2013

Trail Roq'Vert [25km D+1300m]: 2h21 scratch   

Le 24 Mars, je prends le départ du Trail Roq’vert (25km D+1300m) dans le Garlaban à coté d’Aubagne. Plutôt amateur de longues distances, j’y vais vraiment pour le faire à fond.  Il pleut des trombes d’eau… Nous somme trois en tête des la première bosse mais victime, comme les 15 premiers, d’un débalisage, on jardine 7 minutes !  Pendant ce temps là, le futur vainqueur prend le bon chemin et il sera impossible à rattraper. Une grosse gamelle sans conséquence dans la descente finale en voulant rejoindre Paul que j’ai juste devant moi.  Je prends la 3ième place.


31 Mars 2013
Avec une dizaine de coureurs du MTC, nous accompagnons Karine Herry (Team Trail Lafuma) pour une traversé des Calanques (Cassis->Marseille 32km D+2300m)  dans le cadre d’un reportage « France Terre de Trail » pour Endurance Mag. Moi qui pensais faire de la rando pour ne pas me fatigué à une semaine du Trail de la Sainte Victoire (59km D+3000m), c’est raté ! 8h d’effort en mode rando/trail…

7 Avril 2013
Trail Sainte Victoire [60km D+3000m] 7h13 13°  

Depuis le Roq'Vert, je suis fatigué et je prends bizarrement le départ du TSV stressé. Les 15 premiers km en compagnie de Paul Crenga et Pierre Saucy sont rapides (+10km/h), roulant et boueux. Je mets les deux pieds dans la flotte...
Premier ravito et surprise que de l'eau... Grrrr.... je n'avais pas bien regarder le roadbook...
Les paysages sont magiques: de la brume, du soleil et la Sainte en arrière plan.
Enfin on commence la montée du Pas du Clapier. Ça monte sec et j'aime bien. Je double 3 ou 4 personnes, prend la pause pour Akuna et rattrape Seb Henri. sur les crêtes. On file ensemble sur Vauvenargues mais sur le plat il s'envole et me laisse sur place... Tous seul dans les Plaideurs, Seb est déjà très loin. La petite variante vers le Pic des Mouches est velu !
Crédit Photo: www.photossports.com

Direction le Col des Portes et une douleur au genou se fait sentir. Je n'aime pas ça. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu ça. Je retrouve avec plaisir Phiphi qui me motive à courir sur la DFCI. J'ai un début de crampe. La descente sur Puyloubier est dure, le genou tire et je compense avec l'autre jambe. Super accueil de Josette, Riri... au ravito. Je suis 5ième mais j'ai les jambes hyper lourdes. Pierre Saucy me rattrape mais plus les jambes pour le suivre. Deux de tensions dans la montée à Baudino, Paul me rattrape et file comme une fusée. Je galère vraiment dans les descentes techniques, on me double, et à deux doigts d'abandonner à St Antonin.
Finalement sur le plat aucune douleur, alors je me motive à faire les 10 derniers km. J'alterne marche et course mais le rythme est lent et perds encore 3 places sur cette section.

Je termine 13ième en 07:13:32 avec les jambes en compotes. J'ai encore des progrès à faire sur l’alimentation....


26 Avril 2013
L’Ultra Ardéchois (98km D+4800m) 12h42 10°

Un ultra pas vraiment au programme 2013 mais les copains du Marseille Trail Club y vont, Nathalie se motive pour le 20km, connais du monde sur place et mes parents récupère Ema pour les vacances. Il parait que c’est beau alors zou je m’inscris un mois avant.
Je coupe 3 semaines depuis le TSV. Je prends le début de tendinite comme un signe : je suis fatigué. Repos, cure de vitamines, spiruline, protéines végétales… et on varie les plaisir : escalade, natation, kayak et pas mal de VTT.
Sur place dés le vendredi après-midi pour la remise des dossards, le temps est clément mais les prévisions météo ne sont pas bonnes. Rachel&Laurent, nos hôtes du week-end, m’annoncent la neige et des températures proche de 0°. ..
La nuit est courte mais j’ai très bien dormi. Un petit déj à 3h du matin à base de Saint Yorre et de gâteau sportif en vu du départ prévu à 4h du matin.
Le choix des habits est souvent un vrai casse tête. Nathalie me propose une assistance au second ravito (km48) mais je refuse. Je sais que c’est un plus incontestable d’avoir du change mais ce n’est pas l’esprit dans lequel j’aime faire un ultra. J’aime la notion d’autosuffisance. A moi  de faire les bon choix et d’accepter d’avoir quelques centaines de grammes en plus dans mon sac.
Je suis en short avec des manchons de compression pour l’apport thermique mais qui au final on bien jouer leur rôle anti crampes et courbatures.
En haut, une première couche technique chaude avec t-shirt manche longue. Dans le sac, la GoreTex, un t-shirt manche courte, une paire de gants, de chaussette et les surmoufles imperméables Raidlidht.
Coté ravito, 1L d’eau et d’un coté un mélange cajou/raisin et de l’autre barres et gels énergétiques (une douzaine). Pas de ravito sur les 34 derniers kilomètres donc je prends le stock.
Au vu du classement 2012, je pense pourvoir boucler le parcours au mieux en 13h.  

A quelques minutes du départ, il pleut un peu mais il ne fait pas froid (10-12°). J’enlève la première couche et prends le départ juste en t-shirt manches longues. Je ne comprends pas trop le départ. Je croyais faire un tour de ville avant un départ sous l’arche mais non ! En milieu de peloton, je n’ai même pas le temps de souhaiter bonne courses au copain, je mets le turbo pour rejoindre le devant de la course afin d’éviter les bouchons. Je double Véronique Chastel (qui remporte la course) avec qui j’avais tracter sur la fin de la 6666 Occitane 2011. Je rattrape Laurent Chauvot, parti prudemment suite à son abandon en 2012. Je lui emboîte le pas en pensant qu’il me suis, mais non !
Le ton de la course est donné, il va falloir courir et il pleut !
Direction les éoliennes et le premier ravito au km22. Zut pas de fromage ! Tant pis, j’ai pris du salé dans mes  réserves. On traverse la château de Rochebonne, c’est magnifique mais il fait encore un peu trop nuit pour en profiter pleinement.
Au bout de 4h de course, je commence à avoir vraiment froid. Je suis trempé. Je n’arrive plus à détacher les sangles de mon sac pour prendre ma GoreTex. Je galère mais je parvient à enfiler GoreTex et gants imperméables à même les mains. C’est décidé au prochain ravito km45, je me change.
Pile poile 5h de course et j’arrive au ravito. Dans l’euphorie, j’hésite à me changer mais au final j’enfile ma première couche chaude avec un grand bonheur. Je ne la quitterais plus jusqu’à l’arrivée. Je repars requinquer.  Je fais le yoyo avec deux trois coureurs que je rattrape dans les montées mais qui me laissent sur place sur le plat…Il commence à avoir de la neige.
Je n’ai pas pris le profil de la course et je ne sais pas si on va rester longtemps en altitude. Je  m’alimente beaucoup, avec le froid, je me fatigue plus vite.
On surplombe une route sinueuse ou se déroule un rallye automobile. En les voyants, je ne cesse de me demandais qui sont les plus barjots : nous les trailers parti depuis 4h du matin pour 98km avec 10cm de neige ou eux qui roulent à 100km/h sur les routes étroites de l’Ardéche. On doit tous avoir un grain !
Depuis le départ, on traverse une dizaine de rivière sur  des rondins de bois hyper glissants et instables. Je passe à chaque fois au ralenti pour ne pas faire un plongeon.
Il neige de plus en plus et il fait froid.  

 
Crédit Photo: Laurie Atzeni

Enfin le ravito du km65. On me propose de la soupe maison, pas un bol mais une assiette géante ! Un pur moment de bonheur. Je change de chaussette sous les yeux intrigués des bénévoles car il pleut des cordes ! J’aurais les pieds au sec au moins pendant 1h et pour le moral ça ne fait pas de mal. La soupe me fait un bien fou. Je fais le bilan des barres et gels restants et je complète mes réserves avec du fromage et du chocolat que je mélange sans problème) avec mes noix de cajou sous l’outil encore fois hilares des bénévoles. Ils me donnent le sourire, j’ai la pèche, les jambes sont là et je répare sur motivé. 
Un passage insolite à travers une église et direction le lac de Devesset que je pense en fond de vallée alors qu’il culmine à 1100m…
Ma pomme à 7h35 au Lac

Là haut il fait un froid sibérien et la neige très abondante masque les traces de peintures au sol. Heureusement il y a aussi de la rubalise. Nous ne ferons pas le tour du Lac comme prévu, jugé trop dangereux. Je me surprends à rattraper 2 ou 3 coureurs avec qui je fais encore le yoyo. Les conditions deviennent vraiment délicates et  j’ai un poil d’inquiétude pour le reste des coureurs. Ils vont avoir encore plus de neige que moi. Les montées sont courtes mais raides. On reste des dizaines de km à plus de 900m d’altitude et donc toujours un max de neige.
Je commence à avoir froid au mains. J’ai une paire de gant chaud dans le sac mais pas le courage de faire une pause. Je trace. Je mange vraiment beaucoup. J’utilise le dernier gel 1h avant la fin. Un panneau « arrivée dans 3.5km » de motive à courir pour en finir. J’ai froid.
Je rejoints les coureurs du 34 ou 55km que je double à plus de 10km/h. Stéphio, Vincent et Rachel sont là pour m’accueillir. En passant sous l’arche, je pense fort à tous les guerriers du 98km encore en course et au fond moi j’espère qu’il arrête la course.
J’apprends mon classement 10ième en 12h42.

Une grosse fatigue générale mais quasiment aucune douleur aux jambes. Les terrains Ardéchois, très souple, sont nettement moins traumatisants que nos massifs Provençaux.
Juste une douleur violente d’après course sous  le pied droit. J’aurais peut être du opter pour les Lafuma Trail Run2 comme le vainqueur, plus souple que mes MoonRace sur ce genre de terrain.