mercredi 4 septembre 2013

L'Echapée Belle : j'ai abandonné mais quel pied!

Ultra Traversée de Belledone140km D+10.000m
La préparation

Après une saison 2012 un peu trop gourmande et une vingtaine d'ultra au compteur depuis 2008, j'avais décidé pour 2013 de ne pas faire d'ultra de plus de 140km. Ayant bouclé le Tour de l'Oisans et des Ecrins (TOE) [180km D+12000m] en 2011 et le Grand Raid des Pyrénées [160km D+10.000m] en 2012, je pense que physiquement je suis un peu juste. Au delà de 30h avec un rythme plutôt  soutenu, mon corps à du mal à suivre et la période de récupération est longue. J'ai finis le TOE (à lire ici) dans la douleur et je me suis dis plus jamais je finis pour finir et sans plaisir un trail..

La premiére édition de l'Echapée Belle me donne vraiment envie et je m’inscris début février. La communication autour de l'épreuve est remarquable, les paysages splendides et le format correct. 

Profil - vert, facile ...bleu...rouge...noir !!!

Grosse motivation des amis du Marseille Trail Club (Hugues, Vincent, Damien, Pierre, Gépé, Pascal, Ostrogo, Mos, Lionel et Thierry) et des copains que se croisent régulièrement sur les Ultra de France (Ultrasteph, Badgone, Basile, Martine, Papazzian, le Rapace, Henry, Jean-Michel....) pour cette premiére. 

Après la Montagn'hard [103km D+8200m], pas mal de repos et je privilégie les sorties longues en rando-course avec un fort dénivelé en continue (1000 à 2000m). Bilan 150km D+11370m en très peu de sorties en Août avec en plus toujours un peu de VTT.

Je me plonge vraiment dans la course une semaine avant le départ. L'organisation estime le temps du premier en 24h. Connaissant les favoris, je pense qu'il mettra plutôt 22-23h et je pense pourvoir finir en 30h. C'était sans saisir la subtilité du slogan de la course...

Un parcours grandiose ! 100% MONOTRACES, 200% TECHNIQUE,
300% MAGNIFIQUE

Un espace naturel et sauvage !!

Oscar,  le vainqueur en 28h04, ayant reconnu le parcours, tablé sur 22h!
Les témoignages des coureurs se succèdent, la course s'annonce technique mais pas pire que l'Andorra Ultra Trail...    

Avec Martine Volay (son blog) - Crédit Photo

En lisant le poids des sacs de certains concurrents sur des forums, je me suis amusé à peser mon sac en accord avec le matos obligatoire

• Un récipient pour boire car il n’y aura pas de gobelets plastiques au ravitos : 24g
• Un sifflet: 0g (intégrer au sac)
• Une bande élastique de façon à faire un bandage (100*6) : 90g (bande + kit survie)
• Une couverture de survie entière (non découpée) : 60g
• Une veste imperméable (type Goretex) avec capuche : 157g
• Un pantalon ou collant long (3/4 accepté): 100g
• Une polaire (technique ou non): 290g
• Une première sous couche sèche à n’utiliser qu’en cas de problème. 113g
• Une poche imperméable (sac plastique ou autre) 0g
• Une réserve alimentaire de survie composée d’au moins 2 barres énergétiques. 350g
• Un ou plusieurs contenants de liquide de 1.5L minimum au total
• Bonnet ou Buff: 35g
• Gants : 35g
• Téléphone portable avec secours pré-enregistrés et batteries pleines: 105g
• Altimètre (GPS ou barométrique) sur moi
• Une lampe frontale avec un jeu de piles de rechange 259g
• Le RoadBook (à minima la fiche recap/ fiche secours) 3g
• 1 poubelle à déchets 0g (intégrer au sac)

Bilan 1.6kg (sans eau, ni poids du sac)

Coté alimentation, je prévois
Vizille (km0) - Fond de France (km60) environ 13h: 10 gels et 2 barres 
Vizille (km0) - Aiguebelle (km140) environ 17h: 11 gels et 3 barres 

Dormir proche du départ semble une option plus raisonnable que la navette Aiguebelle-Vizille de l'organisation en pleine nuit. C'était sans compter sur les fêtards de l’hôtel IBIS qui m'ont pourri la nuit...

Vizille - Le Pra [27km D+2300m D-485m] : 4h02

Je retrouve Basile sur la ligne de départ, qui part en mode rando-photo faute d’entrainement. Six heures, les fauves sont lâchés. N'ayant pas bien dormis, j'ai un peu de mal sur la premiére portion de plat ou comme d’habitude, ça part tés vite... Au bout d'une heure, je me réveil enfin... Je croise Christian (alias Badgone) à plusieurs reprises sur le parcours dont les encouragements surpuissants me donnent la chair de poule. J'ai la pèche et le sourire car le parcours est grandiose.
Je passe avec 30" d'avance sur le temps estimé du 1er au premier ravito (km15) dans le top15 ce qui me conforte dans l'idée que la course va se gagner en moins de 24h. Première erreur....

Arselle (km15) - Crédit Photo Badgone

Les bénévoles présents sont au top et plein de choix au ravito, bon point.
Je fais un bon bout de chemin avec Ginot Joseph Nativel (qui termineras 8ième) que je croise régulièrement sur des courses. Les paysage sont somptueux, une vraie ambiance de haute montagne alors qu'on fleurte à peine avec les 2000m. Je croise Akuna en mode reporter photos pour le magazine UltraMag qui va se régaler vu le cadre et la météo. Un spectateur trailer m'emboite le pas sur quelques km avant de se prendre une vilaine gamelle à quelques centaines de mètres du ravito. Un rapide "ça va", "ok", "cool", "j'ai encore du chemin" et je repars.
Quelques passages délicats mais rien de bien méchant et je file à bon train avec de très bonnes sensations au Refuge de La Pra.
Le Pra - Jean Collet [11km D+2000m D-1200m] : 2h41

Une pause express, le temps de faire le plein d'eau et de savourer un super pain au lait à la confiture qu'un bénévole me prépare. Direction la Croix de Belledonne (2926m). Les paysages sont grandioses, un peu de brume mais la température idéale. Quelques centaines de mètres de dénivelé avant le sommet, je croise Daniel Boebion entrain de rebaliser.Je le double et m'invite à prendre droit dans à pente direction la Croix. L'ambiance est superbe la haut malgré la brume. Je déconne avec les bénévoles qui m'annoncent 6ième. La descente empreinte une partie du trajet aller ce qui me permet de croiser pas mal de coureurs. Je les encourage de vives voix un par un, dont Vincent du MTC. Certains sont vraiment surpris, d'autres me retournent les encouragements. A la bifurcation, je croise les fadas du MTC (Pierre, Hugues et Damien) qui font visiblement une course en équipe.
Je galère un peu pour trouver le chemin au Col de Freydane, voyant des balises sur 2 chemins distincts...

 Crédit photo : Akuna pour UltraMag

La bascule vers le lac Blanc est technique mais j'adore ce terrain. Un hélico reste de longues minutes dans le secteur, je redoute un accident.
Le refuge Jean Collet se dessine au loin, il y a du monde pour nous accueillir. Je suis toujours conforme en temps à mon objectif de - 30h.
Jean Collet  - Fond de France [20km D+1300m  D-2200m] : 5h07

Superbe ambiance au ravito et un accueil triomphal. Tous les bénévoles au petit soin. Je croise pas mal de tête connu et ca fait du bien au moral. Je prends mon temps car je sais que la portion suivante s'annonce longue (minimum 4h). Depuis le début j'ai uniquement 1L d'eau sur moi et une softflask vide de 500mL si besoin. Il y a beaucoup de torrent sur le parcours donc pas trop de soucis pour l'eau.
Tous les voyants sont au vert mais le rythme ralenti dans la montée du col de a Vache (2560m) qui ressemble étrangement à la montée à la brèche de Capitello en Corse. Matthieu Bourguignon me rattrape, je m'accroche mais je laisse filer dans la descente. Les heures passent et je n'ai plus rien à manger! Déjà 10h de course et j'ai avalé 10 gels ainsi que 2 barres en plus des ravitos. C'est la premiére fois en 5 ans que ça m'arrive, moi qui emporte toujours beaucoup de victuailles. Je commence à avoir vraiment faim et besoin de solide (pâtes, soupes...). J'ai l'impression de puiser dans mes réserves et je n'aime pas ça. J’hésite longuement avant de demander à un signaleur sur le parcours si il n'a pas un truc à me dépanner. J'hésite car c'est la course et à moi de prévoir. J'ai vraiment faim. Un bénévole m'accompagne pur le fun sur le dernier km, sympa! Il sera serre file sur une portion du parcours.

Ouf, j'arrive enfin après 5h07 de course depuis Jean Collet. Je suis 12ième après 11h50 de course.
Fond de France - Gleysins [12km D+1100m D-1100m] : 2h58

 J'ai à peine pointé que j'ai déjà mon sac d’allégement entre les mains! Je file directement m'assoir pour engloutir un plat de pâtes, du pain et du fromage. Se poser après 12h ce n'est pas du luxe. Je retrouve la fine équipe du MTC: Ostrogo, venu faire le pacer de Gépé et Thierry le relayeur de Lionel dont je m'étonnes qu'il ne soit pas devant moi.
Je change de chaussettes, de GPS et fait le réapprovisionnement de nourritures.

Fond de France - Avec Matthieu Bourguignon - Crédit Photo Badgone 

 Je retrouve Mathieu qui abandonne sur blessure. Cette pause ma fait le plus grand bien. Mathieu m'invite à repartir avec Guillaume Bernard (qui termineras 7ième), un coureur local au palmarès bien rempli (son blog). J'emboite le pas de Guillaume en oubliant de remplir mes gourdes! Je m'en aperçois heureusement à quelques centaines de mètres du ravito... Sa sœur qui nous accompagne  quelques minutes me prends les bidons et foncent faire le plein à un gîte en sortie de village. Je reste sans voix devant son élan de générosité. Sincèrement merci. Le parcours est assez simple, +1000m et -1000m jusqu'à Gleysins. La montée se fait en sous bois, donc visuellement sans intérêt, mais le rythme est bon. Guillaume me décroche un peu dans la descente ou je dois sortir la frontale. Il arrive 2 min avant moi. On prend le temps de faire le plein de soupe, de fromage et de compotes avant de mettre les voiles ensemble.
Gleysins - Super Collet [19km D+2300m D-1400m] : 8h14

Au bout de 10 minutes d’ascension, j'ai un coup de mou et impossible de suivre Guillaume. Je sais qu'il y a 1500m de D+ jusqu'au Col de Moretan (2503m) et que la descente est hyper raide derrière. Je n'avance pas et mon alti bug! Rrrrrrr...... Impossible de gérer mon effort. Les heures passent, les concurrents me doublent mais je ne désespère pas. Il m'aura fallu 3h pour rejoindre le Col (soit 500m/h, même en rando je vais plus vite!) ou je retrouve Henry qui enchaine le bénévolat (Montag'hard, Echapée Belle...) ne pouvant courir cette saison. Je lui baragouine que je suis cuit mais bascule directement sans prendre le temps de me poser.
La descente de nuit sur la neige puis dans les cailloux est hyper technique. C'est chaud même j'aime bien ce genre de terrain. Par contre deux coureurs me collent aux fesses, se prenant des gamelles et j'ai bien cru qu'ils allaient de faire tomber. Deux minutes plus tard, l'un tombe derrière moi, me plante son bâtons dans la main... Je ne dis rien, je m’arrête et les laissent passer avant qu'ils me brisent une jambe!



La descente est hyper longue est impossible de courir malgré la faible pente. Je trouve le temps long et je dois réduire la fréquence de mon alimentation ne voulant pas reproduire la mésaventure de la première partie de course. Deuxième erreur... Dés que c'est plat ou moins technique, j'arrive sans mal à relancer. Un mini ravito improvisé en plein nuit me permets de m'assoir 2 minutes et d'avaler une soupe de pâtes. Ça fait du bien. Une portion de 2km de piste me permet de récupérer un peu. Il me reste 1000m de D+ avant le ravito de Super Collet.
La montée est hyper raide, je n'ai aucune énergie et je n'avance donc pas. Les pauses se multiplient et l'idée d'abandon me traverse l'esprit. Je ramasse rapidement deux bâtons en bois qui m'aident bien.
Au refuge pierre du carre 1710m, je n'ai qu'une envie c'est de me posé. Un coup de frontale à travers la vitre, un coureur dors alors why not? J'ouvre la porte, qui grince, et vu l’accueil du gardien, en même temps il est 4h du mat, je continue ma route jusqu'à Super Collet (2065m). Je commence à avoir froid, il fait super humide.  J'arrive enfin au ravito à 5h33 du matin avec dans l'idée d'abandonner... 90km D+8000m en 23h22 et il me reste au moins 9h!!Certes le plus dur est fait mais plus de plaisir malgré aucune douleur dans les jambes.
Non seulement je suis fatigué mais j’avais imaginé un ravito dans un environnement clos, pas en plein air ou je ne me vois pas me poser longtemps vu le froid. Le moral en prend un coup. Je mange et direction un lit sous une tente de fortune pour du repos. J'hésite à mettre le réveil mais je sais que je ne repartirais pas... Je somnole et je fais un malaise vagal dans mon sommeil!
7h, il fait jour mais la beauté des lieux ne suffit pas à me faire repartir. Je rends mon dossard.



Le rapatriement des coureurs n'est pas encore au point mais qu'importe, je suis ravi d'avoir pris le départ de cet ultra. J'en ai pris plein les yeux.

Place à la récupération avec une bonne fondue ;-)
Récupération active pendant 3j, avec 2x16km de vélo par jour pour aller travailler :-) 

Épilogue (dixit Ultrasteph)
Cette course est juste divine : paysages somptueux, technicité rare, des bénévoles au top, une ambiance coureurs parfaite.
J'étais trop faible pour continuer au-delà de Super Collet, et je mesure l'exploit de ceux qui iront au bout.
Un énorme merci à l'orga et aux bénévoles !!!

J'aime beaucoup ce trailer, Hervé Giraud-Sauveur (Team Lafuma) au palmarès hallucinant, capable de faire un 10km route en 34" (2012) et de finir l'UTMB 2013 en 26h07 à la 31ième place.
Il prend soin de nous faire partager sa passion à travers ses récit sur son blog: http://herve.giraud.sauveur.over-blog.com/
Dans son dernier CR sur l'UTMB2013, il dis, je cite

L’alimentation
Il faut connaître la quantité de nourriture et de boisson à prendre  chaque heure (60 à 70 grammes de glucide par heure pour moi) et être habitué aux aliments ingurgités, savoir alterner sucré, salé, savoir prendre le temps nécessaire à un ravito pour mieux repartir. Notre corps est une formidable machine mais on peut parfois comprendre ses dérèglements  gastriques et intestinaux  quand on analyse la ration alimentaire pendant la course. En faisant ma propre analyse de l’alimentation, j’arrive sur 26 heures d’effort, à 6 litres de boisson énergétique, 4 litres de coca, 1 litre de soupe de pâtes  soit 11 litres de boisson,  vingt  barres énergétiques GO2 (assortiment de pâtes de fruits, pâtes d’amende et barres  protéines), pour le salé  une trentaine de tuc, une trentaine de tranches de saucisson, une vingtaine de carré de gruyère, une baguette, trois  bananes !! Ça paraît incroyable toute cette quantité et  pourtant ! Et pour info 4 arrêts pipi, signe d’une hydratation convenable. Je suis très satisfait de ce chapitre alimentaire, je n’ai jamais été en manque pendant l’effort, contrairement à l’année dernière dont l’hypo m’a coûté une dizaine de places  entre deux ravitos !!).J’ai franchi la ligne d’arrivée avec encore l’envie de boire, de manger (d’ailleurs je me suis avalé  une bière dans les 5 minutes qui ont suivi). Et là je peux donc dire que c’est une vraie victoire sur  l’alimentation !!! Ceux qui font de l’Ultra comprendront aisément ma pensée..


Cela confirme ce que je pense et je constate sur le terrain depuis 2008: plus tu cours vite, plus il faut prendre une quantité importante de nourriture. J'en ai fait les frais sur l'Echappée Belle à trop vouloir optimiser les pauses aux ravitos.

Florent, dossard 544

dimanche 25 août 2013

Une petite mise à jour

9 Juin 2013
Défi des Monts d'Ain [4.5km D+650m] : 33"55 4° - 1° SH
En 1903 Marius Sonthonnax réussissait l'exploit de rallier Nantua (01) au sommet des Monts d'Ain (4.5km D+650m) en 41"23. 110 ans plus tard, à l’occasion du Défi des Monts d'Ain. 
Un départ à 500m de chez mes parents. Je me suis fais atomisé sur le plat bien qu'à 18km/h... Mais dans le premier raidillon une dizaine de places de gagner.
Florent 

      


26 Mai 2013
Trail des Maures [45km D+2600m] : 4h53 scratch 
3ième place au scratch de Florent après avoir mené la course pendant 35km....

En photo dans Esprit Trail

6 Juillet 2013
Montagn'hard [103km D+8200m] : 19h56 5° ex - 1° SH  
Florent termine 5iéme exæquo, avec son ami Jean-Marc D. du Marseille Trail Club, d'un ultra trail (103km D+8200m) les plus dur de l'hexagone...


Moins de chance pour Basile
Parfois la montagne est trop forte pour soi, ou l'on est pas assez forte pour elle selon. Je m'arrête donc après 34km et 2900m de D+ et une petite blessure à l'aine.  


Prochain rendez-vous pour Basile&Florent, vendredi 30 Aout 2013, pour la premiére édition de l'Echappée Belle 140km D+10.000m.

lundi 20 mai 2013

Ultradraille 2013 (Basile) - 120km /D+ 6000

  
... Je sais, je sais, toujours pas de compte rendu de cette Diagonale des fous 2012, mais ça viendra peut être ... En attendant, rapide retour sur l'ultradraille 2013 ... Et oui cette fois-ci je n'ai pas abandonné !!!

Après deux abandons successifs en 2011 et 2012, c'est avec beaucoup d'excitation et un peu d'appréhension que j'abordais cette troisième édition, avec un sentiment mitigé. Un entrainement repris tardivement fin mars après une grosse coupure à mon retour de la Réunion et du Népal mi novembre, mais de bonnes sensations et quelques entrainements appréciés le samedi matin avec Laurent Vincente dans le cadre des Citytrail Salomon. M'étant juré de ne pas partir trop vite, je me retrouve malgré tout en deuxième position à St Guilhem le désert, à 7 minutes de l'inatteignable Oscar Perez Lopez. Les sensations sont là, je suis en phase avec mon plan de course, je continue donc mon chemin avec la première "grosse" ascension du parcours. La machine répond étonnamment bien et c'est sans quasiment m'arrêter de courir que j'atteins le Mont St Baudille, sous des seaux d'eau et d'impressionnantes bourrasques de vent. Pas question de se perdre cette fois-ci, comme les années précédentes, je me concentre sur le balisage pour ne pas louper la grosse portion de crête.



Le terrain de l’ultradraille est un terrain à la fois roulant et technique car constitué de sentiers au relief chaotique souvent entouré de broussailles cachant les pieds  et la moindre inattention peut conduire à la chute. C’est seulement après le 50 ème km, que je commencerai à sentir la machine se gripper un peu, me faisant rattraper dans la montée à la Peyre Martine par mon très sympathique poursuivant direct, Nicolas Mejri que je n’apercevrai que furtivement à St Jean de Buège au km 58, CP ou je profiterai pour enfiler des affaires propres et sèches. Malgré des petits moins bien, le reste de la course se passera sans problème particuliers jusqu’à une dizaine de km avant l’arrivée. Toujours, j’arriverai à relancer et avaler les km, sans perdre trop de temps au ravitaillement. De temps en temps, je marche un peu notamment sur quelques montées, mais point le plus important, je ne perds pas tout mon temps à agoniser sur les nombreuses portions plates que l’on trouve après Brissac et la grosse ascension du Roc Blanc. Bref, encore une fois, la machine fonctionne, je m’efforce de l’alimenter correctement et malgré quelques tensions musculaires et de légères douleurs au genoux (le mélange eau/vent/terrain chaotique n’ayant pas aidé), la course suit son cours.

Cet ultradraille aura été avant tout une course courue en solitaire et c’est seulement à une dizaine de km avant l’arrivée, dans l’avant dernière montée vers Cazevieille que je me ferai rattraper, après avoir vomi mon gel bio et cessé de boire et manger … Du moins, c’est ce que je croyais. En effet, alors que je venais de m’arrêter 4 minutes pour reprendre un peu mes esprit après ma déconvenue, je vois arriver un concurrent que je prends pour mon concurrent direct, lui que je croyais savoir à une 15zaine (et non 5) de minutes de moi. Le bougre me dis-je, il est en forme !! Il me dit que son poursuivant n’est pas loin et en grande forme aussi depuis quelques km. Je reprends donc ma course, m’efforçant de ne pas trop penser au moment où inévitablement ce poursuivant finirait par me reléguer à son tour à la 5ème place. C’est au début de la dernière montée au Pic St Loup que je vois arriver le dossard 89 sur moi. Résigné, et compte tenu de mon incapacité à ingurgiter quoi que ce soit, je le laisse passer, m’efforçant de ne pas trop mollir dans  cette dernière ascension, sachant pertinemment que j’arriverai à contenir tout assaillant dans la dernière descente. J’arriverai finalement 3 minutes après Louis Charles, dans une certaine confusion, tout le monde sur l’aire d’arrivée, s’attendant à me voir arriver en lieu et place de Louis Charles Michel, ne sachant pas que celui-ci m’avait rattrapé dans la dernière montée !! Mais c’est pas Basile ! où est Basile ?? ! Pour ma part, j’étais persuadé d’avoir redépassé Louis Charles Michel dans la descente et regagné ainsi ma quatrième place …

Las, j’étais bien à la quatrième place mais Louis Charles à la troisième. Je ne sais pas qui était celui que je pensais m’avoir dépassé avant Louis Michel, probablement quelqu’un sur une autre course, si cela est possible … mais bref, voilà pour cette anecdote bien marrante mais que d’émotion sur cette dernière portion !!

Je termine donc mes 120km / 6000 D+ en 16h10 avec environ une heure d’avance sur mon planning initial, en quatrième position et donc 1er Sénior au classement par catégorie. Je suis évidemment comblé par cette nouvelle expérience et rassuré sur l’efficacité de ma reprise d’entrainement, malgré le manque encore de volume d’entrainement. J’ai toujours adoré cette course, malgré mes échecs répétés c’était un plaisir immense de pouvoir enfin mettre fin à la malédiction du Pic Saint Loup. L’arrière pays montpellierain est un exigeant et magnifique terrain de jeu et l’organisation au top (seule recommandation logistique, sur la base de vie de St Jean de Buèges, classer les sacs coureurs par numéro de dossard pour accélérer la récupération du précieux sac de rechange par le coureur)

Voilà pour l’histoire de mon Ultradraille 2013. Merci à tous pour votre soutient et félicitations à tous les finishers de ce bien bel ultra.


Copyright A360 Degré


mercredi 1 mai 2013

Retour sur le début de la saison



3 Février 2013
Trail de la Galinette [40km D+2600m] : 3h46 6° - 2° SH

Crédit Photo: www.photossports.com

Un trail classique de la Région que je n’avais jamais fait même si je connais 80% des sentiers. Un départ folklorique  avec quelques minutes d’avance qui surprends pas mal de monde !  Je ne me pause pas trop de question, je suis là pour me faire plaisir et j’en prends. 
Je prends la 6ième place derrière les intouchables Lanne, Cointre, Allongue, Gault et Saucy.
J’ai la chance de faire un podium avec Manu Gault (Team Asics) vainqueur entre autre de la CCC 2011, rien que ça ! 


24 Mars 2013

Trail Roq'Vert [25km D+1300m]: 2h21 scratch   

Le 24 Mars, je prends le départ du Trail Roq’vert (25km D+1300m) dans le Garlaban à coté d’Aubagne. Plutôt amateur de longues distances, j’y vais vraiment pour le faire à fond.  Il pleut des trombes d’eau… Nous somme trois en tête des la première bosse mais victime, comme les 15 premiers, d’un débalisage, on jardine 7 minutes !  Pendant ce temps là, le futur vainqueur prend le bon chemin et il sera impossible à rattraper. Une grosse gamelle sans conséquence dans la descente finale en voulant rejoindre Paul que j’ai juste devant moi.  Je prends la 3ième place.


31 Mars 2013
Avec une dizaine de coureurs du MTC, nous accompagnons Karine Herry (Team Trail Lafuma) pour une traversé des Calanques (Cassis->Marseille 32km D+2300m)  dans le cadre d’un reportage « France Terre de Trail » pour Endurance Mag. Moi qui pensais faire de la rando pour ne pas me fatigué à une semaine du Trail de la Sainte Victoire (59km D+3000m), c’est raté ! 8h d’effort en mode rando/trail…

7 Avril 2013
Trail Sainte Victoire [60km D+3000m] 7h13 13°  

Depuis le Roq'Vert, je suis fatigué et je prends bizarrement le départ du TSV stressé. Les 15 premiers km en compagnie de Paul Crenga et Pierre Saucy sont rapides (+10km/h), roulant et boueux. Je mets les deux pieds dans la flotte...
Premier ravito et surprise que de l'eau... Grrrr.... je n'avais pas bien regarder le roadbook...
Les paysages sont magiques: de la brume, du soleil et la Sainte en arrière plan.
Enfin on commence la montée du Pas du Clapier. Ça monte sec et j'aime bien. Je double 3 ou 4 personnes, prend la pause pour Akuna et rattrape Seb Henri. sur les crêtes. On file ensemble sur Vauvenargues mais sur le plat il s'envole et me laisse sur place... Tous seul dans les Plaideurs, Seb est déjà très loin. La petite variante vers le Pic des Mouches est velu !
Crédit Photo: www.photossports.com

Direction le Col des Portes et une douleur au genou se fait sentir. Je n'aime pas ça. Cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu ça. Je retrouve avec plaisir Phiphi qui me motive à courir sur la DFCI. J'ai un début de crampe. La descente sur Puyloubier est dure, le genou tire et je compense avec l'autre jambe. Super accueil de Josette, Riri... au ravito. Je suis 5ième mais j'ai les jambes hyper lourdes. Pierre Saucy me rattrape mais plus les jambes pour le suivre. Deux de tensions dans la montée à Baudino, Paul me rattrape et file comme une fusée. Je galère vraiment dans les descentes techniques, on me double, et à deux doigts d'abandonner à St Antonin.
Finalement sur le plat aucune douleur, alors je me motive à faire les 10 derniers km. J'alterne marche et course mais le rythme est lent et perds encore 3 places sur cette section.

Je termine 13ième en 07:13:32 avec les jambes en compotes. J'ai encore des progrès à faire sur l’alimentation....


26 Avril 2013
L’Ultra Ardéchois (98km D+4800m) 12h42 10°

Un ultra pas vraiment au programme 2013 mais les copains du Marseille Trail Club y vont, Nathalie se motive pour le 20km, connais du monde sur place et mes parents récupère Ema pour les vacances. Il parait que c’est beau alors zou je m’inscris un mois avant.
Je coupe 3 semaines depuis le TSV. Je prends le début de tendinite comme un signe : je suis fatigué. Repos, cure de vitamines, spiruline, protéines végétales… et on varie les plaisir : escalade, natation, kayak et pas mal de VTT.
Sur place dés le vendredi après-midi pour la remise des dossards, le temps est clément mais les prévisions météo ne sont pas bonnes. Rachel&Laurent, nos hôtes du week-end, m’annoncent la neige et des températures proche de 0°. ..
La nuit est courte mais j’ai très bien dormi. Un petit déj à 3h du matin à base de Saint Yorre et de gâteau sportif en vu du départ prévu à 4h du matin.
Le choix des habits est souvent un vrai casse tête. Nathalie me propose une assistance au second ravito (km48) mais je refuse. Je sais que c’est un plus incontestable d’avoir du change mais ce n’est pas l’esprit dans lequel j’aime faire un ultra. J’aime la notion d’autosuffisance. A moi  de faire les bon choix et d’accepter d’avoir quelques centaines de grammes en plus dans mon sac.
Je suis en short avec des manchons de compression pour l’apport thermique mais qui au final on bien jouer leur rôle anti crampes et courbatures.
En haut, une première couche technique chaude avec t-shirt manche longue. Dans le sac, la GoreTex, un t-shirt manche courte, une paire de gants, de chaussette et les surmoufles imperméables Raidlidht.
Coté ravito, 1L d’eau et d’un coté un mélange cajou/raisin et de l’autre barres et gels énergétiques (une douzaine). Pas de ravito sur les 34 derniers kilomètres donc je prends le stock.
Au vu du classement 2012, je pense pourvoir boucler le parcours au mieux en 13h.  

A quelques minutes du départ, il pleut un peu mais il ne fait pas froid (10-12°). J’enlève la première couche et prends le départ juste en t-shirt manches longues. Je ne comprends pas trop le départ. Je croyais faire un tour de ville avant un départ sous l’arche mais non ! En milieu de peloton, je n’ai même pas le temps de souhaiter bonne courses au copain, je mets le turbo pour rejoindre le devant de la course afin d’éviter les bouchons. Je double Véronique Chastel (qui remporte la course) avec qui j’avais tracter sur la fin de la 6666 Occitane 2011. Je rattrape Laurent Chauvot, parti prudemment suite à son abandon en 2012. Je lui emboîte le pas en pensant qu’il me suis, mais non !
Le ton de la course est donné, il va falloir courir et il pleut !
Direction les éoliennes et le premier ravito au km22. Zut pas de fromage ! Tant pis, j’ai pris du salé dans mes  réserves. On traverse la château de Rochebonne, c’est magnifique mais il fait encore un peu trop nuit pour en profiter pleinement.
Au bout de 4h de course, je commence à avoir vraiment froid. Je suis trempé. Je n’arrive plus à détacher les sangles de mon sac pour prendre ma GoreTex. Je galère mais je parvient à enfiler GoreTex et gants imperméables à même les mains. C’est décidé au prochain ravito km45, je me change.
Pile poile 5h de course et j’arrive au ravito. Dans l’euphorie, j’hésite à me changer mais au final j’enfile ma première couche chaude avec un grand bonheur. Je ne la quitterais plus jusqu’à l’arrivée. Je repars requinquer.  Je fais le yoyo avec deux trois coureurs que je rattrape dans les montées mais qui me laissent sur place sur le plat…Il commence à avoir de la neige.
Je n’ai pas pris le profil de la course et je ne sais pas si on va rester longtemps en altitude. Je  m’alimente beaucoup, avec le froid, je me fatigue plus vite.
On surplombe une route sinueuse ou se déroule un rallye automobile. En les voyants, je ne cesse de me demandais qui sont les plus barjots : nous les trailers parti depuis 4h du matin pour 98km avec 10cm de neige ou eux qui roulent à 100km/h sur les routes étroites de l’Ardéche. On doit tous avoir un grain !
Depuis le départ, on traverse une dizaine de rivière sur  des rondins de bois hyper glissants et instables. Je passe à chaque fois au ralenti pour ne pas faire un plongeon.
Il neige de plus en plus et il fait froid.  

 
Crédit Photo: Laurie Atzeni

Enfin le ravito du km65. On me propose de la soupe maison, pas un bol mais une assiette géante ! Un pur moment de bonheur. Je change de chaussette sous les yeux intrigués des bénévoles car il pleut des cordes ! J’aurais les pieds au sec au moins pendant 1h et pour le moral ça ne fait pas de mal. La soupe me fait un bien fou. Je fais le bilan des barres et gels restants et je complète mes réserves avec du fromage et du chocolat que je mélange sans problème) avec mes noix de cajou sous l’outil encore fois hilares des bénévoles. Ils me donnent le sourire, j’ai la pèche, les jambes sont là et je répare sur motivé. 
Un passage insolite à travers une église et direction le lac de Devesset que je pense en fond de vallée alors qu’il culmine à 1100m…
Ma pomme à 7h35 au Lac

Là haut il fait un froid sibérien et la neige très abondante masque les traces de peintures au sol. Heureusement il y a aussi de la rubalise. Nous ne ferons pas le tour du Lac comme prévu, jugé trop dangereux. Je me surprends à rattraper 2 ou 3 coureurs avec qui je fais encore le yoyo. Les conditions deviennent vraiment délicates et  j’ai un poil d’inquiétude pour le reste des coureurs. Ils vont avoir encore plus de neige que moi. Les montées sont courtes mais raides. On reste des dizaines de km à plus de 900m d’altitude et donc toujours un max de neige.
Je commence à avoir froid au mains. J’ai une paire de gant chaud dans le sac mais pas le courage de faire une pause. Je trace. Je mange vraiment beaucoup. J’utilise le dernier gel 1h avant la fin. Un panneau « arrivée dans 3.5km » de motive à courir pour en finir. J’ai froid.
Je rejoints les coureurs du 34 ou 55km que je double à plus de 10km/h. Stéphio, Vincent et Rachel sont là pour m’accueillir. En passant sous l’arche, je pense fort à tous les guerriers du 98km encore en course et au fond moi j’espère qu’il arrête la course.
J’apprends mon classement 10ième en 12h42.

Une grosse fatigue générale mais quasiment aucune douleur aux jambes. Les terrains Ardéchois, très souple, sont nettement moins traumatisants que nos massifs Provençaux.
Juste une douleur violente d’après course sous  le pied droit. J’aurais peut être du opter pour les Lafuma Trail Run2 comme le vainqueur, plus souple que mes MoonRace sur ce genre de terrain.

mercredi 9 janvier 2013

[Florent] Bilan 2012 et calendrier 2013

Retour en quelques mots sur la saison 2012.

Toujours pas de plats ni de route et encore moins de piste. Que du cailloux et du D+.
Toujours fidèle à mes chaussures, les Lafuma Moon Race (plus de 5 paires).
Toujours fidèle au Marseille Trail Club, plus qu'un club, une famille.
Toujours beaucoup de repos malgré le gros volume d'entrainement.
Toujours à l'écoute de mon corps. Aucune blessure, ni moindre bobo. Savoir abandonner quand il le faut.


Bilan 2012

Entrainement 1300km 200h D+75.400m 87 sorties
Trail/Ultra 676 km 122h D+41.700m 11 sorties
VTT 370km 33h D+11.700m 19 sorties
Rando 230km 58h D+16.700m 17 sorties
Bilan 2600km 414h D+143.500m 134 sorties


Résultats 2012

En détail ici mais je retiens
- 4 podiums
- 3 abandons sur fatigue et mal des montagnes
- ma course de l'année avec tous les voyants aux vert : 
Grand Raid des Pyrénées [160km D+10.000m] : 34h00 35ième et 12ième SH


Calendrier 2013

Dur dur...
Des envies mais rien de précis:
  •     Trail des Balcons d'Azur : un retour à mes débuts
  •     Montagn'Hard : un classique organisé par des passionnés
  •     Restonica Trail : un 100km cette année...
  •     Grand Raid du Queyras : une première, organisé par un pionnier du trail et un ami.
  •     L'échappée Belle : une première dans le massif de Belldone

Et surement des trails de courte distance en Paca.

Flo